vendredi 12 septembre 2008

L’étudiant(e) idéal(e) ?

Maintenant que la discussion est amorcée, je suggère de regrouper les points de vue selon qu'ils touchent aux compétences des étudiants, du personnel d'encadrement ou des enseignants en FAD.

Pour lancer le débat, voici quelques éléments que j'ai recueillis sur les étudiants et les étudiantes en FAD. Tous ne sont pas d'accord sur le besoin d'avoir des capacités de travail d’équipe. Une étudiante dit que faire travailler en équipe : «c'est un peu stupide parce que chaque personne qui étudie ici le font pour une raison différente et n'y accorde ni le même temps ni le même dévouement. » Une autre ajoute que : « sincèrement, je crois que cela va l'encontre de la vocation » d’une institution de formation à distance. Alors travail d'équipe ou pas ? Quelles sont vos expériences?

Mais il semble y avoir un début de consensus : le besoin de discipline et d’autonomie : « on aimerait que nos étudiants soient autonomes, le plus possible, actifs et disciplinés » dit un professeur. De façon plus imagée, un étudiant écrit : « Faut arriver à se botter le cul soi-même parce qui a personne pour le faire à notre place, et c'est pas toujours évident. Faut trouver comment se motiver par sa propre initiative et développer des méthodes de travail qui s'adapte à nos vies et nos façons de faire. Quand on commence les études à distance, c'est ça le plus grand défi, c'est pas le cours en lui-même ». L'étudiant(e) à distance doit-il être un autodidacte ?

5 commentaires:

Stéphane Wattier a dit…

Bonjour Lucie et bravo pour ce blog qui promet des échanges passionnants.

Le travail en équipe exige du temps et des habiletés supplémentaires et l'étudiant doit pouvoir vérifier qu'il en tirera un "bonus" pour son apprentissage...

Très intéressé par cette problématique du profil des compétences de l'apprenant, j'ai ébauché une liste des compétences qui me paraissent essentielles.

Au plaisir de poursuivre la discussion.

Lucie Audet a dit…

Merci pour cette contribution substantielle et pour l'invitation lancée sur le blogue Si Loin Si proche à contribuer à la présente recherche.

J'en relève un extrait, sur un aspect qui me semble un point encore assez rarement mentionné dans la recherche sur le sujet : «Il n’ y a pas à mon sens de profil “idéal”, car les compétences requises vont varier grandement en fonction des méthodes pédagogiques (apprentissage collaboratif ou individuel ?), des scénarios… Que l’on pense aux différences essentielles entre une formation entièrement en ligne ou en mode hybride (blended-learning)» . Est-ce aussi votre expérience ? Y a-t-il des compétences communes à ajouter à celles dont fait état Stéphane Wattier? Et doit-on ajouter des compétences spécifiques, particulières à certains modes et méthodes de formation à distance ?

Pellisse a dit…

Bonjour,
Je pense que le professeur à distance aussi a besoin d'être autonome et cela n'est pas toujours facile selon qu'il travail seul ou en équipe. J'y reviendrai plus tard afin de vous parler de mon modeste travail de conceptrice débutante d'outil pédagogique pour une formation à distance dans une université indienne.
Marie Bachelier

C. Mainguy a dit…

Le petit Robert définit l'autonomie comme le « Droit pour l'individu de déterminer librement les règles auxquelles il se soumet ». En fad, permet-on à l'étudiant d'être autonome ou exige-t-on plutôt de la discipline? La complète autonomie serait difficilement gérable dans un groupe de plus de 10 étudiants, mais il serait sûrement possible et profitable de laisser plus de latitude à chacun dans sa démarche d'apprentissage. La créativité qui est une habileté nécessaire chez les concepteurs, serait alors à l'oeuvre et mis à l'épreuve chez l'étudiant.
Belle discussion!

Michel R. a dit…

Chaque étudiant arrive avec ses besoins, ses attentes et son bagage de vie. Difficile dans ces conditions de dresser un portrait type de l’étudiant idéal. Est-ce même souhaitable, car il y a dans l’étiquette « étudiant idéal » une forme de mise en silo ou de reconnaissance d’un modèle plus ou moins unique? La réalité est plus complexe (je ne dis pas compliqué) et c’est probablement autour des concepts de l’accessibilité et de la diversité de l’offre qu’il faut vraiment travailler.

Mais ceci dit, tout en reconnaissant l’existence des spécificités et besoins de chacun, il y a probablement quelques observations propres à l’ensemble de ces étudiants. Pour moi l’étudiant « idéal » est celui qui reconnaît et qui s’approprie tant les objectifs d’un cours que les siens, en recourant à des moyens efficaces pour les atteindre. C’est celui qui donne un sens personnel à sa démarche. C’est aussi celui aussi qui décide d’être actif et curieux. Il peut être contestataire, dérangeant, mais il sera toujours impliqué, intéressé à aller plus loin. Dans ces situations, la motivation prend du relief et devient souvent un puissant moteur pour investir le temps et les énergies nécessaires. Le processus d’apprentissage est certes un processus très personnel, mais il demeure possible d’agir positivement sur celui-ci en proposant, notamment, des environnements enrichis d’apprentissage. Des environnements dans lesquels l’étudiant trouvera facilement ce dont il a besoin comme soutien, sur tous les plans possibles, quand ce sera requis. Mais offre-on toujours ce type d’environnement?